C’est un concept qui permet de réduire l’utilisation des pesticides en les remplaçant par des services rendus par la biodiversité. Les bandes herbeuses s’installent de façon pérenne au sein même d’une parcelle agricole cultivée. Sur chaque bande, une alternance de 3 mélanges différents tous les 30 mètres : des fleurs de prairies, des légumineuses et puis des graminées. De quoi fournir un habitat favorable à certains auxiliaires des cultures, par exemple, les carabes, les guêpes parasitoïdes, les coccinelles, etc.
Tout récemment, deux membres de Terres Vivantes en ont installé chez eux, avec l’assistance de notre équipe. Gauthier Bossut à Leuze-en-Hainaut. Et la semaine dernière, c’était au tour de Nathalie Preud’homme, à la Ferme Morinval, sur la commune de Grâce-Hollogne, près de Liège.
Nathalie est agricultrice à titre complémentaire. La particularité, c’est que sa ferme de 48 hectares est entièrement cultivée par des entrepreneurs, ce qui la limite dans sa transition vers l’agroécologie. Mais la volonté est là, Nathalie a adhéré à Terres Vivantes pour modifier ses pratiques agricoles. Parmi les avancées, l’installation de ces bandes herbeuses, sur deux parcelles différentes.
Une terre de 11 hectares en précédent froment, tout d’abord, où 3 bandes de 3 mètres de large ont été installées à intervalles de 78 mètres, c’est à dire deux largeurs de pulvérisateur. Du lin et des betteraves y seront cultivés.
Ensuite, sur une parcelle de 32 hecrtares, avec le même intervalle de 78 mètres, 6 bandes ont été installées, avec pour objectif d’en ajouter 3 autres l’an prochain et couvrir toute la superficie. Ici, on note un précédent froment et lin, ce sont des pommes de terre, des pois et du froment qui viendront à la suite.
Sur chaque bande, 3 mélanges se succèdent, tous les 30 mètres. Le mélange luzerne-trèfle blanc nain est semé à 15 kg à l’hectare, même densité pour le mélange dactyle-fétuque et enfin, on dose le mélange de fleurs de prairie à 30 kg à l’hectare.
Pour procéder à l’installation, c’est un semoir à double cuve qui est utilisé. Cela implique un premier passage avec le mélange floral, un retour au hangar pour nettoyer la cuve et repartir avec les deux autres mélanges. Mais on peut utiliser un semoir plus simple et effectuer plus de passages. Après le semis, un passage du rouleau est indispensable.
Ces bandes herbeuses sont subsidiées à hauteur de 2000 euros l’hectare.