La Ferme Gilliquet

Description
Michaël Gilliquet est éleveur laitier sur le Plateau de Herve. Issu du monde agricole, il a tout d'abord travaillé au service de remplacement agricole et dans le béton avant d'acheter cette ferme située à Aubel en 2015, lorsqu'il avait 27 ans.
Peu après son installation, la crise du lait a frappé, obligeant Michaël à se poser beaucoup de questions. Après réflexion, il a décidé de sortir du modèle productiviste et s'est dirigé vers le pâturage, après s'être formé. Un an plus tard, une belle opportunité s'est présentée à lui : produire du lait servant à faire un fromage local. Michaël a investit dans un séchoir en grange permettant de répondre au cahier des charges 'Lait de foin' et est passé en bio. Et surtout, il travaille depuis en direct avec la fromagerie en bénéficiant d'un prix du lait fixe, non-lié au marché mondial.
Aujourd'hui, l'intégralité du lait des 100 vaches (600 000 litres) de Michaël est valorisé en circuit ultra court puisqu'il est vendu à Terre de Fromages, la fromagerie installée à Herve. Celle-ci le transforme pour créer la Meule du Plateau, un fromage de type alpage qui profite de différents affinages. Les vaches de Michaël sont en prairie un maximum de temps durant l'année, grâce à un système de pâturage tournant dynamique.

Avant son adhésion chez Terres Vivantes, Michaël avait déjà développé certaines pratiques d'élevage agroécologiques, en misant sur un système bio 100% herbager. Mais en rejoignant le réseau de l'asbl, il a décidé d'aller encore plus loin.
Une visite du GAEC de la Fenache organisée par Terres Vivantes a constitué un véritable déclic pour lui. C'est à la suite de cette journée qu'il a décidé de modifier progressivement son troupeau, au départ constitué de vaches de race Holstein. Michaël y intègre progressivement une génétique KiwiCross. En parallèle, il effectue aussi des tests de monotraite, avec l'ambition de s'y lancer définitivement par la suite. Toute la difficulté résidant dans le maintien de la monotraite à l'échelle de toute l'année.
Avec l'aide de Geoffrey Watté, son agronome de référence chez Terres Vivantes, Michaël travaille également à l'amélioration du pâturage tournant dynamique ainsi qu'à l'alimentation de ses animaux pour tendre un maximum vers l'autonomie et réduire l'utilisation de concentrés. Cette réflexion, tout comme celle menée autour de la traite, s'accompagne d'une analyse indispensable des aspects économiques et de la marge brute.
Mais si Michaël veut que son système soit le plus performant possible, ce n'est absolument pas dans une optique productiviste. Produire plus, faire la course au rendement, cela ne l'intéresse pas. Son envie à lui, c'est que son système soit rentable pour lui permettre de vivre de son métier en étant heureux dans son travail tout en profitant de temps avec sa famille, et de tirer des aliments de qualité venant de cette nature qu'il respecte tant.
Michaël accorde une très grande importance à la biodiversité, avec l'ambition de mettre en place un système le plus proche possible du cycle naturel des plantes et des animaux. Car produire de façon naturelle, c'est faire du bien à son environnement mais aussi à la santé des citoyens. Il pense également à la sauvegarde des prairies bocagères et des vergers typiques de ce plateau de Herve qu'il aime tant. Ces dernières années, il a planté de nombreuses haies et des arbres fruitiers haute-tige de variétés anciennes. Dès que possible, il incite les propriétaires des environs à faire de même.
A l'avenir, ces arbres permettront à Michaël de diversifier sa production avec des fruits qu'il pourrait transformer de différentes façons. Une diversification qui pourrait aussi passer par la production de beurre bio directement vendu à la ferme. Ce projet est en tous cas présent dans un coin de la tête de notre éleveur !