Fermes Phares

La Ferme de Géronvillers

Image
Luc Joris, agriculteur à la Ferme de Géronvillers, devant le portail de la ferme

Description

Les destins de Luc Joris et de la Ferme de Géronvillers se sont croisés en 2017. 

D'un côté, un lieu chargé d'histoire, fondé au 13ème siècle pour le compte de l'Abbaye de Villers, dont l'activité agricole est alors basée sur un système industriel. On y laboure et y cultive des pommes de terre sur 105 hectares, ce qui occasionne des niveaux d'érosion importants. Mais les propriétaires veulent mettre en place d'autres pratiques.

De l'autre, un fils d'agriculteur originaire des Ardennes qui, après ses études d'ingénieur-agronome, a travaillé comme assistant à Huy et puis au CRA-W, avant de rejoindre une ferme en Brabant wallon comme employé. Il est convaincu de la nécessité de changer de modèles agricoles et cherche l'endroit où il aura les mains libres pour mettre ses idées en pratique.

Une petite annonce et une réponse positive plus tard, voilà Luc Joris aux commandes du nouveau projet de la Ferme de Géronvillers. Un projet agroécologique basé sur la biodiversité.

Durant les deux premières années, Luc réalise beaucoup d'aménagements sur la ferme, change les assolements, les pratiques, les débouchés, et investit dans du matériel (même si, avec le recul, il estime que cet aspect devrait intervenir en dernier lieu pour des fermes souhaitant se lancer dans l'agroécologie, la priorité devant être donnée à l'apprentissage des connaissances nécessaires). 

Aujourd'hui, il cultive du blé panifiable, de l'orge de brasserie, du blé, des betteraves, des pommes de terre, du seigle, du colza, du lin pour les fibres, des pois pour les semences, de l'escourgeon, de la moutarde. Les 245 hectares à disposition comprennent aussi de la prairie, des aménagements écologiques et des parcelles de forêt.

Si Luc Joris a le statut de salarié intéressé au résultat et n'est donc pas propriétaire de la ferme, il est primordial pour lui que le système soit rentable car tous les investissements et frais sont assumés par l'activité agricole. 

Les objectifs du projet
Icon
Image
Pictogramme représentant l'évolution de la pousse d'une plante
AMÉLIORONS LA RENTABILITÉ DE NOTRE FERME
Icon
Image
Pictogramme représentant un personnage expliquant l'itinéraire
PARTAGEONS NOS CONNAISSANCES
Icon
Image
Pictogramme représentant un pulvérisateur
RÉDUISONS L’USAGE DES PESTICIDES ET DES ENGRAIS DE SYNTHÈSE
Icon
Image
Pictogramme représentant la terre et de jeunes pousses
RÉDUISONS LE TRAVAIL DU SOL
Icon
Image
Pictogramme représentant un papillon
RESTAURONS LA BIODIVERSITÉ
Icon
Image
Séquestrons du carbone dans
les sols
STOCKONS DU CARBONE DANS NOS SOLS
Highlight Image
Image
Luc Joris et un groupe d'agriculteurs membres lors d'un tour de plaine organisé par Terres Vivantes
Les solutions

En quelques années, Luc Joris a dessiné un système agroécologique très complet, logiquement certifié bas carbone par Soil Capital. Il accorde une très grande importance à la bonne santé de ses sols, à la vie qu'ils accueillent et à leur chimie. Le travail des terres est réduit, tout comme l'apport d'engrais de synthèse et l'utilisation de pesticides. Luc aimerait d'ailleurs encore améliorer cet aspect pour tendre vers le zéro glyphosate et le zéro fongicides, les insecticides étant déjà exclus.

Une des clés de son système réside dans l'observation. Une présence maximale sur le terrain permet d'agir non pas préventivement, mais uniquement si le besoin s'en fait sentir. De quoi déjà se passer d'une partie des produits chimiques.

Les couverts végétaux diversifiés sont intégrés dès que possible dans la rotation. Depuis plusieurs années, ils sont même pâturés par le troupeau d'une septantaine de moutons qui a élu domicile sur place. Les associations de plantes sont aussi privilégiées. Pour le colza, plusieurs variétés sont mélangées avec du trèfle blanc nain et du niger. Mais Luc a également effectué d'autres tests en faisant pousser conjointement du blé et des pois, par exemple. Enfin, il applique systématiquement des oligo-éléments à ses cultures. 

Grâce à l'ensemble du système et aux nombreux aménagements écologiques réalisés ces dernières années (dont la plantation de nombreuses haies diversifiées double rang), la Ferme de Géronvillers a connu une belle augmentation de la biodiversité. Il n'est pas rare d'y croiser des lièvres, des perdrix et bien d'autres animaux.

Dans un monde agricole poussé à la performance depuis plusieurs décennies, l'individualisme est malheureusement souvent de mise. Une valeur que ne partage pas Luc Joris. Pour lui, l'avenir réside dans la coopération entre agriculteurs. Et il a mis cette philosophie en pratique, en convenant d'une association de fait avec la Ferme de Tongrinne (Sombreffe) et la Ferme de Brye (Fleurus). Les tâches  ont été réparties sur l'ensemble de la surface des trois fermes voisines, soit 655 hectares dont 120 en bio, en fonction des connaissances, compétences et affinités. Cet accord, uniquement verbal, fonctionne à la confiance réciproque. Il permet à chacun des trois collègues de s'occuper des tâches qu'il affectionne, mais aussi de réaliser de belles économies d'échelles en mettant du matériel en commun. 

'Ensemble, on est plus fort' : voilà une devise adoptée par Luc Joris que nous apprécions énormément chez Terres Vivantes !

Fiche D’identité

Commune
Chastre
Province
Brabant wallon
Surface Agricole Utile (SAU)
245 hectares
Type de ferme
Grandes cultures
Type de productions
Image
Pictogramme représentant une ferme et un champ
Grandes cultures
Magasin
Non